L’apprenant de français langue étrangère et la norme, un apprenti puriste ?
Conférence publique donnée à l'Université de Sherbrooke par Mme Deborah Meunier, PhD, maitre de conférences à l'Université de Liège en Belgique, et stagiaire postdoctorale au Collectif CLÉ sous la supervision d'Olivier Dezutter.
Résumé
Le processus d’apprentissage d’une langue étrangère implique chez tout sujet-apprenant la mobilisation de son imaginaire linguistique. Dans le cas du français, le rapport à la langue est particulièrement empreint d’une tradition normative et puriste qui pre/proscrit les comportements, hiérarchise (pour ne pas dire exclut) les locuteurs selon leur « bon » ou « mauvais » usage de la langue. Qu’il soit francophone ou non, celui qui parle ou écrit en français n’échappe pas aux prescriptions du « bon usage » et au sentiment d’insécurité qui l’accompagne. Ainsi, une enquête menée auprès d’étudiants en FLE à l’université de Liège montre la trace de cet imaginaire et son incidence sur les représentations du francophone « natif », de l’enseignant de français et de son rôle, du statut des langues ; comme sur les pratiques déclarées et l’(auto)évaluation des compétences.