Conférence en ligne présentée par Stéphanie St-Onge, professeure en didactique du français et de la littérature (UQAT)
Résumé
Nous avons travaillé sur l’expérience esthétique, que nous avons définie à partir de la conceptualisation de Schaeffer (2015) et de la théorie de Gadamer (2018 [1960]). Nous avons examiné les recherches en didactique de la littérature et constaté que les travaux ne portent pas explicitement sur l’expérience esthétique au sens où nous l’entendons, mais plusieurs abordent l’une ou l’autre des dimensions (émotionnelle, attentionnelle et hédonique) de cette expérience. Les auteurs qui ont majoritairement traité l’une des dimensions se situent dans les approches dites subjectives de l’enseignement de la littérature. Notre recherche s’inscrit en continuité avec les recherches liées au concept de sujet lecteur.
Notre mode de collecte de données se résume principalement au matériel écrit. Nous avons analysé et interprété trois formes d’écritures de la réception (Le Goff, 2017), soit des écrits réflexifs (Chabane et Bucheton, 2002 ; Sauvaire, 2019), métatextuels (comme des commentaires) et d’invention, pour un total de 201 écrits de 26 élèves en cinquième secondaire québécois (16-17 ans).
Nos résultats montrent notamment que les écritures de la réception contribuent à l’expérience esthétique telle qu’elle peut se vivre en contexte scolaire pour des élèves de cinquième secondaire et que, en plus des particularités entre les formes d’écritures et des transversalités que l’analyse fait ressortir, des continuums sont observables entre les formes d’écritures ainsi qu’entre les dimensions de l’expérience esthétique. Chaque forme d’écrit mobilise une expression personnelle de soi, réflexive et créative. La créativité et la sensibilité du lecteur-scripteur jouent un rôle fondamental dans l’expression de l’expérience esthétique.