Magali Forte, Professeure adjointe – didactique du français et approches plurilingues, Faculté d’éducation de l’Université de Sherbrooke – Département de l’enseignement au préscolaire et au primaire
Vendredi 18 octobre 2024, 12 h 00 à 12 h 45
Résumé
Au cours des trois dernières décennies, la notion d’identité a gagné en importance dans la didactique des langues, passant d’une conception statique à une compréhension plus dynamique. L’apprentissage des langues est désormais perçu comme une expérience complexe engageant l’identité des apprenant·es, en constante évolution et interaction avec leur environnement. Cependant, ces recherches adoptent majoritairement une perspective anthropocentrique, négligeant ainsi le rôle du monde matériel. Les théories sociomatérielles, issues du posthumanisme, du nouveau matérialisme, et de la philosophie deleuzo-guattarienne, soulignent l’importance de la matérialité dans l’apprentissage et offrent une vision relationnelle similaire à celle de nombreuses perspectives autochtones. Dans le contexte actuel de la décolonisation, il est crucial de remettre en question les fondements eurocentristes et coloniaux qui perdurent dans la façon dont nous comprenons la notion d’identité. La recherche doctorale dont cette présentation fait l’objet propose le concept d’agencements identitaires, afin de mettre en lumière une approche relationnelle intégrant langues, pratiques de littératies, et matérialités. Nous discuterons des implications de ce changement de perspective pour la didactique des langues et pour les approches pédagogiques en classe.