Mettre à contribution les langues : appuyer les élèves allophones et leur personnel enseignant
Extrait de l’article :
Selon la professeure Lau, on peut mettre à contribution les méthodes utilisées pour apprendre une langue pour tirer des conclusions au sujet de l’apprentissage d’une autre langue. D’après elle, cette mise en parallèle permet d’atténuer les craintes de la maîtrise d’une langue seconde ou même d’une troisième langue. Il s’agit d’un élément important auquel une équipe de recherche interuniversitaire a choisi de porter attention. Le nombre d’allophones – le terme utilisé au Canada pour décrire les personnes dont la langue maternelle n’est ni le français ni l’anglais – a dépassé le millier d’élèves dans la seule Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke (CSRS). Cette croissance démographique et cette diversification du public scolaire apportent de nouvelles questions, à savoir comment ces élèves – et leurs enseignants – peuvent tirer profit des langues d’origine à leur avantage. Dans le cadre de cette étude pluridisciplinaire, des chercheuses et chercheurs de l’Université Bishop’s et de l’Université de Sherbrooke unissent leurs efforts pour étudier des méthodes pédagogiques qui soutiennent l’acquisition de compétences en lecture et en écriture chez des élèves allophones intégrés dans les classes ordinaires lors de la transition du primaire au secondaire.
Dirigé par le professeur Olivier Dezutter de l’Université de Sherbrooke, le projet se fonde sur une réalité bien présente dans les Cantons-de-l’Est : la croissance soutenue de la population étudiante allophone. Cette réalité préoccupait également les responsables des services pédagogiques de la CSRS, en collaboration avec qui le projet a été élaboré. Très vite, un besoin prioritaire a émergé : l’appui aux personnes enseignantes.
« Un enseignant peut se retrouver tout à coup dans une classe comprenant trois, quatre, parfois cinq élèves qui n’ont pas le français comme langue première, explique le professeur Dezutter. Cela présente un défi; le personnel doit apprendre à diversifier ses méthodes d’enseignement. »